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ROAD TRIP AU PAYS DES KANAKS

  • Photo du rédacteur: acd
    acd
  • 22 nov. 2018
  • 4 min de lecture

Depuis plusieurs jours, c'est silence radio sur le blog des Peray... rassurez-vous... nous sommes toujours vivants! Mais la wifi ne nous a pas suivi dans les contrées perdues que nous avons visité. Nous sommes partis quelques jours dans le nord de l'île, dans des paysages sauvages et des tribus accueillantes.

Edouard est parti quelques jours avant nous avec Jean-Claude et Steven, faire le tour des tribus avec qui Jean-Claude travaille depuis longtemps. Tournée d'adieu pour lui, car il part à la retraite le mois prochain. Pour Edouard, c'est l'occasion de découvrir la Nouvelle-Calédonie de l'intérieur, une révélation pour lui. Il nous est revenu tout requinqué et heureux! Que de belles rencontres et de belles histoires il a ramené!


Arrivée sur la plage des tortues et ses pins colonnaires

La roche percée. Plage autrefois tabou... on disait que des esprits sortaient des trous, prenaient forme humaine et, certaines nuits, on pouvait voir des "fantômes" errer jusqu'à la tribu... Depuis la roche s'est brisée et le sort s'est annulé... ouf!


1er jour, montée de la côte ouest, plages magnifiques et roches escarpées, jusqu'à notre premier gîte en tribu, chez Reine. Reine est une femme qui vit seule dans la forêt, au bord d'une rivière, et nous avons pu planter notre tente dans son jardin. Une première pour Jeanne qui n'avait jamais campé (la honte;). C'est là que nous avons récupéré Edouard.


Une belle nuit nous attend, au son des bruits de forêt et de chants d'oiseaux.

Tente impeccablement montée, Jean-Luc serait fier de nous!

Reine, dans sa cuisine, refait le monde avec nous.


Récolte du miel, au milieu du camp, sans protection, avec des abeilles sympas qui volent autour de nous sans jamais nous piquer.


Petit-déjeuner accompagné.

Deuxième jour, arrivée au gîte de Gologne et sa jolie plage, tout en haut en de l'île, à Poum. Nous avions prévu d'y rester deux jours, mais finalement avons décidé de n'y passer qu'une nuit et rejoindre la côte est plus vite. A part la plage... il n'y a pas grand chose à faire là-haut...


Notre case pour la nuit.

La plage, face à notre case...



Lendemain, traversée de l'île jusqu'à la côte est. On comprend pourquoi Cook à appelé cette île New Caledonia...


Pas de pont... mais un bac pour traverser en voiture.

Arrivée à Hienghene, chez Bernadette, dans la tribu de Netea.


Notre chambre pour deux nuits.


Mobilier très sommaire, mais c'est propre.

Le repas du soir, le bougna, typique de Nouvelle-Calédonie.

Igname, patate douce, taro et poulet.

Le lendemain, visite de Hienghene et sa fameuse poule couveuse. Des roches droites qui jaillissent de la mer.




Cours de tressage avec Lucienne pour Zoé et moi.

Lucienne est très sympa, c'est la soeur de Bernadette. Elle nous raconte sa vie, ses 9 enfants, son mari décédé, et son bonheur de ne plus dépendre de personne. Elle vit avec sa soeur, sa fille et sa nièce, qui n'ont aussi que des filles... pas d'homme dans cette maison, on n'ose pas demander où ils sont passés... Dan nous dira plus tard que c'est un vrai fléau pour les tribus... Normalement, les hommes font la coutume (liens et traditions entre les tribus) et vont aux champs. Le reste, c'est pour les femmes... la maison, les enfants, le commerce, l'accueil... Mais beaucoup d'hommes ont un penchant pour l'alcool et les violences domestiques qui vont avec... du coup, les femmes préfèrent vivre seules et s'occuper de tout. Les familles sont donc déstabilisées et les tribus déséquilibrées, surtout que la coutume ne peut se faire qu'entre homme. C'est la raison pour laquelle l'alcool est très mal vu par les kanaks. Il représente la violence et le malheur dans les familles.

Elle nous raconte aussi comment elle a appris à tresser à coup de bâton (et privation de nourriture si c'était mal fait) par sa mère qui lui disait que le tressage ferait d'elle une femme indépendante... Pas une vie facile pour Lucienne qui après s'être fait malmenée par sa mère et partie vivre dans une tribu voisine avec son mari ou elle a mis au monde 9 enfants! Mais à la mort de ce dernier, elle a dû quitter son village et revenir dans sa tribu d'origine où sa famille avait des terres. On hérite pas de son mari dans les tribus et à la mort de celui-ci, elle n'avait plus rien. Dans son village, on lui a donné un lopin de terre pour qu'elle fasse son potager, et elle vit aujourd'hui de ses récoltes avec sa soeur et une de ses filles et ses petites-filles. La vie est plus paisible pour elle maintenant. Elle ne veut surtout pas se remarier! Elle est libre d'aller voir ses enfants quand ça lui chante, et pour rien au monde elle ne se remarierait avec un homme qui l'obligerait à être toujours à l'heure pour préparer son repas et lui faire son thé!

Elle a beaucoup ri de notre maladresse, avec un rire fort et contagieux. C'était un joli moment de partage, mot clé de la culture kanak.


Pendant que nous tressions, Edouard a emmené son père chez le fils de Jean-Marie Djibaou, vous vous souvenez certainement de cet homme politique kanak qui prônait l'indépendance sans violence de son pays, qui a été assassiné par un membre de sa communauté? (Voir le post précédent "Pour vous la faire courte", mais vous vous en souvenez j'en suis sûr!). Edouard avait rencontré la famille Djibaou avec Jean-Claude et comme il avait eu un bon contact avec eux, y a emmené son père. Ils sont revenus à la tombée de la nuit, content de leur rencontre, avec des histoires plein la tête.

La tombe de Jean-Marie Djibaou, unique photo ramenée par David.

On repart sur la route pour Poindimié. Falaises abruptes qui surgissent de la forêt.


Dernier gîte à Poindimié, tous dans la même case encore. Faut qu'on s'y habitue, le camping-car de Nouvelle-Zélande nous attend!

C'est le jour de la loose... on voulait faire du bateau, trop cher. Du coup on est parti pour faire une initiation à la sculpture sur bois, mais le sculpteur en question ne donne pas de cours ce jour-là. Qu'à cela ne tienne, on va aller voire un autre sculpteur qui travaille dans le coin. On met 2 heures à le trouver, et c'est deux petites pirogues et une case sculptées qui nous accueillent sur un pauvre étal désolant. Le sculpteur est gentil mais il n'a rien en stock... bon... on revient bredouille... on rentre et on se dit que pour se consoler, on va se faire livrer des pizzas au gîte. On appelle, personne ne répond... On voit alors sur le flyer que la pizzeria est fermée ce jour... Une pluie torrentielle s'abat alors sur nous. Pas le choix... on doit reprendre la voiture pour se sustenter... On redescend en ville (enfin... en ville) et on trouve la fameuse pizzeria OUVERTE où le tenancier nous affirme qu'il aurait pu nous livrer gratuitement! On finit trempés, à manger nos pizzas sous une petite cahute. Quand ça veut pas... ça veut pas...


Les litchis sont à point! on se régale!

Retour à Dumbéa, dans notre gîte de base. Sur la route, visite du fort de Téremba, autrefois pénitencier... chargé d'histoire, pas très joyeuse...


A l'intérieur du fort il y a une exposition avec l'histoire du bâtiment, d'abord pénitencier, puis fort. Beaucoup de textes intéressants, celui-ci m'a fait tilt...



La prison du fort.

Retour accompagné par de magnifiques flamboyants en fleurs.






 
 
 

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