L'ILE DES PINS, LE BOUT DU MONDE A UN NOM

Lorsque j'avais l'âge de Zoé, hier donc, j'avais vu un reportage sur cette île du bout du monde et je me souviens de m'être dit: un jour, j'irai là-bas... et bien c'est fait! Une île particulièrement belle car bordée de pins colonnaires qui lui donne un côté chic et graphique unique au monde. Le temps n'était pas au beau fixe. Mais entre la pluie et les nuages, le Bon Dieu (ou notre ange gardien ou qui que ce soit qui nous accompagne), nous a offert quelques moments d'éclaircies et nous avons pu profiter de ces paysages époustouflants... alors on partage! En plus, quand le temps est couvert, les bleus sont moins turquoises et deviennent plus subtils et raffinés... amateurs de couleurs, profitez-en!

Arrivée sur l'île, vue d'avion... ça promet!

Notre case, au gîte des 3 Banians, chez Rosemarie et Jacques.

Plage de Kuto, à 5 minutes du gîte

Jésus bien entouré!

Petit tour en pirogue d'où nous sommes revenus brûlés vifs, écrevisses malgré les nuages...

Beignet de banane et café au petit déjeuner sur la plage.

Après la pirogue, on était affamé... Nous n'avons pas eu de petit déjeuner au gîte, on sait pas trop pourquoi... je pensai que c'était compris dans le prix et nous l'avions eu la veille... mais j'avais encore oublié qu'ici, tout est à l'oral et j'aurai dû le rappeler à Rosemarie. Heureusement, nous avons été sauvé quand nous avons trouvé sur la plage, en accostant de notre pirogue, cette dame avec sa table remplie de beignets, crêpes et autres pancakes. Mais que fait-elle là? au milieu de nul part? On lui commande notre petit déjeuner et elle nous dit de se dépêcher avant la ruée... mais de quoi parle-t'elle? On a compris quelques minutes plus tard, quand des cars entiers de touristes australiens se sont déversés sur la plage, venus faire trois photos pour repartir illico presto vers d'autres criques à photographier. C'était comme une vague de criquets dans un champs de céréales... Ils sont restés trois minutes à peine et ont laissé derrière eux un silence assourdissant. Le plus rigolo, c'est que les gars (photographiés ci-dessus) qui ne faisaient rien jusqu'ici et discutaient avec nous, se sont vite mis au travail devant les objectifs et ont fait semblant de construire la pirogue sur laquelle ils se prélassaient jusqu'alors. Une fois photographiés, ils se sont rassis dessus et on a tous rigolé de la situation.

On est tout perdu au milieu de cette foule. Ici, c'est un petit bus, mais il y en a eu deux énormes avant... je n'ai pas pensé à les photographier sur le coup, on était trop surpris...

Mais d'où viennent-ils? Il n'y a personne sur l'île et les hotels sont rares... On connait déjà les quelques touristes qui sillonnent l'île en même temps que nous. La vendeuse de beignets nous expliquent alors que chaque jour, des paquebots australiens accostent l'île et déversent leur cargaison de touristes à la journée. Elle nous montre sa feuille de route que lui donne les compagnies de croisières, avec la liste des paquebots, les horaires, leur nom, le nombre de touristes et les activités à leur montrer. Tressage de chapeaux, construction de pirogue, démonstration de bougna, de danse... On comprend mieux pourquoi on est tout seul dans un paysage sauvage, et que tout d'un coup tous les habitants installent leur stand de bouffe, d'artisanat et autres démonstrations de danse (un peu pathétique d'ailleurs...). Ils attendent les touristes, font leurs affaires et à trois heures tout le monde s'en va! Les habitants chez eux et les touristes sur leurs bateaux luxueux... hallucinant! Si c'est bien pour les affaires des habitants, c'est une catastrophe écologique car ces énormes bateaux, par leur mouillage, abîment les récifs, et leur "cargaison" peut atteindre jusqu'à 5000 personnes! Sur ces jolies plages aux eaux limpides et aux récifs fragiles, on imagine les dégâts! et ils sont de plus en plus nombreux, boudant Tahiti où les plages sont d'ores et déjà abîmées et plus polluées qu'ici... mais paraît-il que le gouvernement veut prendre des mesures et obliger ces bateaux à accoster plus loin, dans des lieux aménagés et adaptés à leur taille. D'ici deux ans paraît-il, la situation devrait s'améliorer. On espère franchement, car c'est tellement beau qu'il y a vraiment matière à se battre!

Le lendemain, visite de la grotte de la reine Hortense. L'histoire nous raconte la fuite de cette femme de chef lors d'une guerre entre tribu de l'île. Paraît-il qu'elle serait restée des mois dans cette magnifique grotte, seule, luttant pour sa survie.

On dirait une bouche qui va nous avaler.

Le clou du spectacle: la piscine naturelle... une merveille de la nature. Des poissons de toutes les couleurs, on a même vu des rascasses! et puis, comme il faut marcher dans un bras de mer pour atteindre cette merveille, il n'y avait personne...

Oups! Zoé, ton appareil photo!!!!

La marée descend, il est temps de partir.

Jeanne fait très attention de ne pas marcher sur les étoiles de mer qui jonchent le sol, et que nous n'avions pas vu à l'aller...

Ensuite, nous avons rencontré un sculpteur sur bois avec qui nous avons longuement parlé de sculpture, mais aussi de pêche et de matériel de sculpture. Il nous avoue alors ne travailler qu'avec des outils made in Switzerland! Ce sont les meilleurs dit-il! Voyez un peu! La Suisse ne s'exporte pas qu'avec ses montres!

Et voilà, c'est le retour sur la grande terre... avec le soleil...